Le matin

Alexandra Lamy met actuellement la dernière main à l’écriture d’un film dont le tournage est imminent entre Cévennes et Suisse romande. Le scénario raconte l’histoire du camisard Jean Cavalier, chef de l’insurrection protestante cévenole dans les années 1700.

En attendant le premier coup de manivelle, la femme de Jean Dujardin fera le voyage du Havre pour soutenir l’équipage du «Mirabaud», Dominique Wavre et Michèle Paret. La comédienne a répondu à une invitation de la banque genevoise qui a financé l’écriture de son scénario. Et c’est avec beaucoup d’humour, de verve et d’éclats de rire que l’actrice a répondu à nos questions, à quelques jours de son aventure maritime dans la cité havraise.

Alexandra, vous êtes déjà montée sur un voilier?

Jamais, je ne suis jamais montée sur un voilier, je n’ai jamais vu le départ d’une course. J’ai vu des départs de course à la télé, mais jamais en direct.

Que connaissez-vous de la mer et des navigateurs?

Rien du tout. J’habite très loin de la mer, je suis une fille des terres. J’adore les montagnes et, pour moi, ce monde-là est une véritable curiosité. Ces courses ont toujours quelque chose d’assez extraordinaire et de mystérieux. Je viens de finir un tournage sur un port et c’est vrai que ces ambiances sont réellement magiques. J’avais envie de venir et de participer à ce départ parce que je suis simplement passionnée. Lorsque Mirabaud m’a fait cette proposition, j’ai tout de suite accepté.

Qu’est-ce que ça vous inspire, ces marins qui traversent les océans?

Alors là! (Rires.) Ils sont complètement fous. Je me dis qu’il ne faut surtout pas avoir peur de se retrouver avec soi-même. Il faut avoir une bonne dose de confiance en soi pour traverser des tempêtes et des moments extrêmement durs. Savoir affronter de terribles vagues. C’est quelque chose d’étrange de se dire: «Voilà, je me fais confiance et je peux traverser avec un courage énorme.»

Est-ce que vous traverseriez l’océan avec Jean Dujardin?

Jamais! (Elle éclate de rire.) J’en serais incapable. D’abord, j’ai très peur de la mer. Je vous avoue que je ne suis pas quelqu’un de très rassuré sur cet élément. C’est un environnement que je ne connais absolument pas. Selon les racines et l’endroit où on a vécu, il y a des lieux où l’on se sent plus à l’aise. J’aime autant passer une nuit en montagne dans une grotte, ça me fait vraiment moins peur. Se retrouver comme ça au milieu d’un océan, face à des éléments qu’on ne voit pas, qu’on ne connaît pas, espérant toujours ne pas croiser les dents de la mer… Bref, définitivement non, j’aurais trop peur. Bon, je dis ça et peut-être que ce week-end, en voyant cette manifestation, je me dirai: «Ah génial!» C’est de toute façon quelque chose que j’ai bien envie de voir, je serai sur la ligne de départ, parce que je suis curieuse et que j’aime bien rencontrer des gens passionnés qui sont capables de se dépasser.

Où en est l’écriture de votre scénario «protestant»?

C’est très long et difficile à monter, mais je ne lâcherai jamais. Vous savez, c’est un peu comme une course, ça met du temps à se mettre en place, il faut aussi prendre des risques. Bon là, les risques ne sont pas vitaux. Mais lorsque le tournage démarrera, quand on l’aura fait, on sera ravi.

(s) Jean-Guy Python | Le Matin

Source : lematin.ch